Deux livres accordéons en papier d’algues

“Dévoilement horizontal, dévoilement vertical”

Papier d’algues : agar-agar, laminaire et celluloses de blé.

Filet et bois flotté.

Impression numérique aux jets d’encres pigmentées de la photo « les glaneuses » de Michel Amengual avec son aimable autorisation.

Marie-Jeanne Lorenté m’a invité en résidence d’artiste au Maroc à El Jadida où se trouve un des plus grands gisements d’agar-agar, pour le projet les travailleuse de la mer.

Le travail d’écriture et la rencontre avec les « travailleurs de la mer » m’a amenée à créer deux livres « Dévoilement vertical et dévoilement horizontal » portant sur la fragilité de la vie et des écosystèmes face à l’économie mondiale qui exploite sans vision globale de son impact sur l’écosystème et sur l’exploitation humaine liée à cette demande.

J’ai été sensible à la place particulière de la femme dans la société marocaine et à ce qui m’a été dit sur le gisement d’agar-agar de Sidi Boussid où nous avons ramasser la matière première de nos œuvres.

Cela m’a renvoyé à la fragilité, celui de l’équilibre écologique de notre terre, celui de la relation entre hommes et femmes, sujets parlants capables de la guerre comme de l’amour.

C’est cette fragilité que je tends à exprimer à travers la matière du papier de plantes avec des papiers les plus fins possible, proche du déchirement et traversés de lumière. Supports de la trace comme une peau, ils sont passeurs de sensibilité.

L’eau, la mer, c’est l’émotion, la féminité. Travailler uniquement avec des femmes lors de la résidence d’artiste à Azemmour c’est être avec l’effervescence, les débordements, l’épanchement, la cuisine, le rire, la générosité, la sensualité, l’hystérie, le bavardage, les recettes, les yeux humides et brillants.

Se laisser traverser, envahir, mettre les limites, se retrouver, absorber.

J’ai créé 2 livres suspendus  « Dévoilement horizontal », l’apaisement des couches successives et « Dévoilement vertical », le mouvement tourbillonnant de la spirale.

Ainsi ce font écho non pas un principe contre un autre, mais un besoin d’ajustement d’un extrême à l’autre, entre repos et mouvement, raison et émotion, équilibre et déséquilibre, féminin et masculin.