En guise de lettre, mon topo pour l’expo :

Papiers sauvages, parole de l’eau

L’eau est le transmetteur du secret de la fabrication du papier selon la légende d’Echizen, à travers la déesse Kawakami Gozen, elle est aussi l’élément primordiale à la vie.

L’eau est puissante et délicate en même temps. C’est une initiatrice du mouvement, celui qui a donné naissance à la vie sur Terre, avec à l’origine, ses premiers habitants, les végétaux.

Pour fabriquer mes papiers je cueille les plantes à papier locales, ainsi je vais à la rencontre d’autres êtres vivants, riz, herbes sauvages comme le susuki, kuzu ou thé.

Ce sont les végétaux qui ont rendu l’atmosphère de notre planète respirable, dans leur miroir, je peux rencontrer nos origines profondes, notre lien à la Terre. L’hommage à l’eau que je propose avec cette installation « papiers sauvages, parole de l’eau » évoque cet aspect sensuel et délicat mais aussi brut et puissant des éléments naturels. L’eau est féminine, capable de donner naissance à une autre vie, mais aussi capable de destruction à l’image de la déesse primitive qui engloutie tout, tels nos émotions qui parfois nous submergent. Mon désir est d’être plus consciente de nos sens et de nos émotions, pour donner naissance à un monde co-créatif où raison et émotion ne s’opposent pas mais s’épousent pour permettre à la vie de se développer. Chaque fois que je suis vraiment présente par un organe sensoriel, je touche la pleinitude.

Papier de 16 m de long sur 1m de large en fibres de celluloses de riz, kuzu, susuki, sasa, herbes sauvages et thé. Vidéo et poème.