Quand vient l’automne,
je repense à ces fleurs qui sont nées
qui ont parfumé nos âmes,
je repense à ces fruits délicieux,
ces fruits que parfois mûrs
nos avons cueilli ensemble
dans notre arbre âme.
Oh mon amour j’ai tellement de reconnaissance
pour toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits
que tu as fait poussé en moi, à travers moi,
à travers d’autres.
Toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits
que nous avons créé ensemble,
du bout de nos sourires, de nos regards, de nos mains d’oiseaux, de nos danses colorées,
notre belle matière vivante, les temples invisibles de nos rassemblements, de nos chants, de nos souffles, de nos joies partagées.
Quand vient l’automne,
je repense à toutes ces feuilles, toutes ces fleurs, tous ces fruits, toutes ces graines
qui vont tomber en terre.
Et je ressens la sève qui descend,
les feuilles qui lentement se rétractent, se détachent des branches,
tout devient plus craquant et plus sec,
alors je pense mon amour à ce besoin,
de retrouver la Terre,
de fondre dans l’humus amant,
à nouveau dans l’obscurité et la chaleur de sa douce présence, son nid douillet,
je pense à ce temps de recueillement,
ce lâcher prise après l’été ardent.
Et je laisse la sève revenir à la Terre,
je laisse mon amour revenir en mon centre plus présent et plus fort,
ressourcement, transformation,
passage de la lumière à l’obscurité,
de l’extérieur à l’intérieur.
Et mon cœur porte cet élan des saisons avec moi,
Et je sais que mon amour a autant besoin de fruits mûrs que de branches d’hiver.
Et je sais que mon cœur continue de s’unir dans cette céleste atmosphère,
où j’expands l’amour, notre oxygène spirituel, notre photosynthèse du cœur,
l’amour de la Vie !
Mon amour tes belles feuilles, toutes gorgées d’été et de chaleur,
vont ralentir leur activité
pour nourrir le bois, les directions nues, celles qui se trament au bout des branches dans le corps de ton tronc, dans la conscience nue.
Et je pense à ce besoin de renouvellement, de régénérescence,
et je pense à la saveur confite des fruits mûrs, leur sucre qui commence à fermenter,
et dans la douce fin d’été si sucrée,
je pense à ma capacité à mourir pour renaître encore,
je pense au phénix et je pense à l’oiseau,
et je laisse mes plumes se suspendre un instant,
une profonde introspection commence.
Ce besoin d’être à l’intérieur,
ce besoin d’habiter l’intérieur,
ce besoin de prière,
âme du monde je te reconnais.
Je te reconnais dans ton foisonnement, ta générosité, je te reconnais dans ta nudité, ton abandon.
Et je descends dans ton essence pour effleurer avec toi l’âme plus grande qui nous berce toi et moi, qui nous demande toi et moi, d’écarter encore nos antennes célestes,
pour propager, cultiver cette atmosphère du souffle
dans chaque recoin du monde, avec ce souffle amoureux,
d’un espoir à trouver,
d’une paix à toucher.
Aïdée
16 septembre 2018